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Démantèlement progressif de l’étoile ferroviaire de Veynes : la mobilisation va s’intensifier

 

Communiqué du 7 décembre 2017

 

Ironie du calendrier : ce 10 décembre, un an jour pour jour après le succès du Très grand traintamarre organisé par le collectif, les nouvelles grilles horaires entrent en vigueur avec pas moins de sept suppressions de trains. Nous ne sommes dupes ni de cette stratégie de démantèlement progressif, ni des discours enchanteurs qui l’accompagnent. En 2018, la mobilisation va s’intensifier.

De beaux flocons ont commencé à tomber sur le col de Lus et déjà, les cars et autres véhicules routiers ont commencé à ralentir leur allure sur les routes hivernales glissantes. Il y a tout juste un an, le 10 décembre, le collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes organisait un Très Grand Traintamarre. Des centaines de personnes se réunissaient joyeusement dans 13 gares de l’étoile « contre les fermetures des gares, contre les cars de substitution, contre toutes les réductions de service ».

Noël empoisonné

Comme une claque mordante, pile un an plus tard ce 10 décembre, les nouvelles grilles horaires entrent en vigueur. Les pères Noël Muselier et Wauquiez nous y apportent des cadeaux au goût bien amer : 5 suppressions de trains au profit de cars entre Gap et Briançon, et 2 suppressions au profit de cars entre Clelles et Gap. Sur cette ligne (Grenoble-Gap), le temps de parcours augmente de 8 minutes pour cause de voie en état de dégradation avancée. D’autres ralentissements sont d’ores et déjà annoncés par les services de SNCF Réseau pour 2018 et 2019. Et malgré la somme de 2 millions d’euros budgétée par la Métro de Grenoble, pas la moindre opération de travaux prévue à l’horizon. Comme si ça ne suffisait pas à décourager les 1000 voyageuses et voyageurs qui persistent depuis plusieurs années à prendre ce train chaque jour, l’entreprise ferroviaire nous fait elle aussi son présent. Elle s’obstinne dans son projet de fermeture du croisement en gare de Lus-la-Croix-Haute, qui promet la multiplication des retards.

Discours enchanteurs

En parallèle bien sûr, le discours est enchanteur. Côté PACA, le président Muselier, en supprimant 5 trains de la main gauche, trouve de la main droite le culot d’écrire au collectif pour lui faire connaître sa « vive implication dans la défense des droits des usagers des transports ferroviaires ». Côté AURA, le président Wauquiez bombe le torse en se posant comme champion de la lutte contre les retards ferroviaires dans la nouvelle convention pour le service TER. Mais on ne l’entend pas critiquer ni même commenter la fermeture du croisement à Lus, qui va multiplier ces retards. SNCF Réseau, questionnée sur la fermeture de Lus, assure quant à elle qu’elle s’efforce de « définir les meilleures conditions d'exploitation du réseau ». Enfin, champion toutes catégories, l’État, en la personne du président de la République lui-même, annonce qu’il va privilégier les « trains du quotidien » mais bloque dans le même temps certains crédits des contrats de plan État-régions (CPER) destinés au financement des « petites lignes ».

Plan social au goutte à goutte

A la suite de l’atelier relais des Assises de la mobilité qu’il a organisé à Veynes le 25 novembre dernier, mobilisant citoyens, voyageurs, cheminots et élus de tous mandats et de tous bords politiques confondus, le collectif ne se satisfait pas de ces contes de fées. Alors que les conditions de circulation se dégradent un peu plus chaque jour, nous demandons à chacune des autorités de se positionner clairement :

  • la Région PACA doit remettre les 5 trains supprimés sans raison sur les rails ;
  • la Région Auvergne-Rhône-Alpes doit intégrer la ligne Grenoble-Gap dans les négociations du CPER 2015-2020 et allonger sa propre participation financière de manière à financer les travaux les plus urgents ;
  • l’État doit faire de même et, alors que le budget est en cours de discussion au Parlement, et que les Assises de la mobilité se terminent à la mi-décembre, ses représentants doivent annoncer clairement quels sont les arbitrages retenus ;
  • enfin, SNCF Réseau doit maintenir en totalité le croisement en gare de Lus-la-Croix-Haute. La ligne n’est pas fermée : il n’est donc pas l’heure de démarrer un plan social au goutte à goutte.

Mobilisation amplifiée

De notre côté, nous amplifierons progressivement la mobilisation dans les mois qui viennent tant que les réponses positives à ces questions n’auront pas été apportées par chacun des acteurs et nous appelons tous les amis des trains à nous rejoindre avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons bien compris la stratégie de démantèlement progressif opérée jusqu’à présent, et nous ne l’acceptons pas. C’est pourquoi dès aujourd’hui nous annonçons :

  • une assemblée générale solennelle d’information et de lutte pour la ligne Grenoble-Gap dès samedi 13 janvier 2018,
  • un premier temps d’action collective sur la même ligne vendredi 26 janvier, avant d’autres actions à suivre.

Nous sommes convaincus qu’aucune collectivité n’assumera de jeter plusieurs milliers de véhicules par jour sur les routes de nos montagnes et dans nos villes déjà polluées en refusant de financer les travaux ferroviaires nécessaires. Elles se retranchent derrière le coût de l’infrastructure, mais nous sommes là pour leur rappeler qu’à l’âge de la particule fine, il s’agit en réalité d’un choix politique.

 

 

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